Les titres de la rédaction :
Les analyses de la rédaction :
Mali : la « fatale » erreur de la Russie ?
Le Mali, dans une lettre en date du 15 août 2022, a porté plainte contre la France, en demandant la tenue d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies. Cette réunion aura pour objet de permettre au Mali de présenter les éléments de preuve en sa possession contre la France. Les autorités maliennes veulent démontrer à la face du monde que l’armée française a agressé à maintes reprises, le pays, en violant de manière répétitive et fréquente l’espace aérien malien, sans autorisation des autorités maliennes et parfois en falsifiant des documents de vol. Le Mali va plus loin en affirmant détenir des preuves irréfutables du soutien de la France aux groupes armés terroristes. Ces affirmations sont tellement graves et le gouvernement malien tellement déterminé à mettre à nu toutes « les intrigues et autres intelligences de la France avec l’ennemi » qu’elles auraient même poussé Paris à intercéder auprès de l’ex-président nigérien et demander à ce qu’il intervienne en sa faveur auprès du président Goïta.
À la tête d’une forte délégation venue discuter de la sécurité et du développement dans le Sahel, Mahamadou Issoufou a déclaré, à sa sortie d’audience : « Je viens d’être reçu par le Président de la Transition. Notre entretien a porté essentiellement sur les défis que connaît notre région, le Sahel ».
L’ancien président nigérien souligne que « nous avons noté ensemble que tous ces défis sont entrelacés », affirmant que la mission d’évaluation qui lui a été confiée par le Secrétaire général des Nations unies, en rapport avec l’Union africaine, la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest et le G5 Sahel, a aussi été abordée.
C’est sans doute ces mêmes agissements qui se sont reflétés ce lundi au forum sénégalais pour la paix et la sécurité où le MAE malien Diop a fait part de la disponibilité de Bamako de reprendre avec Paris à condition que ce dernier respecte d’abord la souveraineté malienne et ensuite les choix stratégiques du Mali où ce qui revient au même, à ce que la France cesse sa collaboration avec les réseaux terroristes comme AQMi et Daech au Sahara et qu’elle ne s’ingère pas dans les choix entre autres militaires du Mali y compris celui de coopérer militairement avec la Russie. Au fait, c’est surtout ce dossier et ses répercussions qui inquiètent terriblement la France dans la mesure où la stratégie de Bamako consiste visiblement à se faire aider par l’armée russe pour renforcer logistiquement son armée de l’air. Le crash le 14 octobre dernier de l’un des deux Su-25 récemment livré au Mali et qui a largement pris part aux raids aériens anti terroriste et la mort de son pilote russe qu’on a toute les raisons du monde de mètres sur le compte des systèmes de guerre électronique franco-américains déployés dans des bases au Niger fait très exactement écho à cette crainte. Au cours de cet incident un pilote russe a d’ailleurs été tué. La question qui se pose pour le moment est la suivante : pourquoi la Russie n’arriverait pas la demande de Bamako pour une réunion anti France au conseil de sécurité ? N’est pas que l’armée française forme 2000 soldats ukrainiens contre l’armée russe ? Ses Crotales et Caesars n’aident pas les forces ukrainiennes à pulvériser les positions de l’armée russe ?
Selon les toutes dernières informations, la France tenterait en ce moment de fabriquer des preuves pour accuser la Russie d’avoir tué les soldats maliens et les avoir enterrés dans une charnière. Voici ce qu’en disent les médias français :
« Accusée après la diffusion d’une vidéo d’être à l’origine d’un charnier au Mali, l’armée française riposte et accuse dans Complément d’enquête la milice privée russe Wagner d’avoir orchestré une mise en scène, preuves à l’appui. L’enquête “France : les réseaux Poutine” de Complément d’enquête sont à voir ce jeudi 27 octobre à 23h sur France 2 ».
Alors ce genre d’agissements ne devrait pas attirer l’attention des premiers partenaires du Mali, d’abord membres permanents du Conseil de sécurité comme la Russie et la Chine et ensuite les Etats africains membres du dit conseil ?
Il faut une chaîne de solidarité de la part des partenaires privilégiés du Mali et le fait qu’ils se portent volontaires à défendre le dossier malien auprès du Conseil de Sécurité afin que cette réunion à laquelle tient le gouvernement malien puisse se tenir. Il est à rappeler que la Fédération de Russie est l’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, elle est un partenaire de premier choix du Mali, donc il est vraiment logique que le pays de Vladimir Poutine soutienne le Mali dans son combat contre la France. La Russie devra également convaincre la Chine, pour que ces deux pays parmi les cinq membres permanents puissent porter la plainte du Mali auprès du Conseil de Sécurité de l’ONU. C’est au prix de ce soutien ferme et entier de la Russie au Gouvernement malien dans son combat contre l’ex puissance coloniale, que la Russie puis la Chine pourront réellement occuper la place de ce partenaire privilégié de l’Afrique auquel aspire tout État au monde, car c’est en Afrique que se joue l’avenir de l’humanité.
Burkina : adieu la France
Depuis le dernier coup d’état au Burkina Faso, la volonté souverainiste du peuple burkinabé a pris un nouvel élan et c’est désormais à travers de multiples manifestations que le peuple réclame haut et fort le départ des forces françaises.
Des centaines de manifestants burkinabés se sont déplacés vendredi 28 octobre jusqu’au camp Bila Zagré de Kamboinsin, où sont stationnées les forces spéciales françaises que la « France quitte le Burkina Faso », et ce sous « 72 heures ». Les manifestants ont également réclamé le départ de cinq anciens ministres de l’ex-président de la transition Paul-Henri Damiba, reconduits dans le nouveau gouvernement.
Munis de sifflets et de vuvuzelas, arborant des drapeaux burkinabés et russes, les manifestants ont rallié l’ambassade de France pour dire « non à la présence des forces françaises » : ils accusent la France de jouer un jeu trouble dans la lutte anti-jihadiste au Burkina Faso. « Trop c’est trop, nous ne voulons plus de bases militaires françaises au Burkina Faso. Nous exigeons leur départ pur et simple », martèle un responsable du mouvement Africa Révolution. Après avoir transmis un courrier au niveau de la représentation diplomatique française, des centaines de manifestants se sont rendus au camp militaire de Kamboisin où sont stationnées les forces spéciales françaises. Là également, les protestataires survoltés ont exigé que leur ultimatum soit communiqué aux autorités françaises.
De son côté, le gouvernement burkinabé avance de son côté dans cette ligne anti-France et les lignes des chantiers de Ibrahim Traoré se dessinent avec six mesures inédites pour marquer la souveraineté du pays des hommes intègres.
C’est le Premier ministre du Faso qui a dévoilé la grande ambition du président de la transition. Au micro de Radio Oméga, Kyelem Apollinaire de Tambela a décliné :
• Nous allons baisser les salaires du président et des membres du gouvernement. Le président est d’accord et moi aussi…
• Il y aura moins de 25 ministres…
• On ne peut pas développer le Burkina Faso en dehors de la ligne tracée par Thomas Sankara… Nous devons consommer ce que nous produisons…
• Le président m’a fait comprendre que ce qui le préoccupe c’est la sécurité et le retour des populations déplacées. Il va s’occuper de l’aspect sécuritaire et moi de l’aspect civil…
• Peu importe le partenaire avec lequel nous allons travailler, il devra nous respecter…
• Nous verrons comment diminuer le prix du carburant, car quand le carburant flambe, tout augmente…
Des actions incisives qui marquent un changement de paradigme et dont la mise en œuvre va changer le cours de l’histoire du pays longtemps détourné par des desseins égoïstes.
Éthiopie : de quoi a peur l’Occident ?
En Éthiopie, alors que plusieurs villes d’Éthiopie ont organisé des rassemblements anti-occidentaux, À New York, la Commission internationale d’experts des droits de l’Homme sur l’Éthiopie a présenté son rapport à l’Assemblée générale de l’ONU. Et au cours d’un point de presse vendredi 28 octobre, deux de ses membres ont évoqué la probabilité que des « crimes d’atrocité » y soient commis.
De quoi a peur l’Occident ?
Réponse avec Luc Michel, géopoliticien